Contrairement au kickboxing, le Bokator visait à gagner sur le champ de bataille. Sous l’empire angkorien, les guerriers apprenaient à frapper avec presque toutes les parties de leur corps. Cela incluait les genoux, les mains, les coudes, les pieds, les tibias et la tête. Même les épaules, les hanches, la mâchoire et les doigts pouvaient servir à dominer ou tuer un adversaire. Des armes comme des bâtons de bambou, des lances et même le krama, l’écharpe traditionnelle cambodgienne, étaient aussi utilisées dans le Bokator.
Le maître San Kim Sean a transformé cet art martial en un sport compétitif et une pratique de santé. Le Bokator moderne se focalise moins sur la force physique et plus sur l’esprit. La méditation est fondamentale dans le Bokator, avec trois niveaux : la santé physique, la santé mentale et l’énergie.
Les Cordons Sangvar et le Krama, Symboles du Bokator Cambodgien
Lors des combats, les combattants revêtent l’uniforme traditionnel des anciennes armées khmères. Ils attachent des cordons de soie bleus et rouges, appelés Sangvar day, autour de leurs biceps. Autrefois, on considérait ces cordons comme des porte-bonheur pour augmenter la force, même si aujourd’hui, ils ont principalement une valeur cérémoniale. Certains combattants enroulent encore ces cordons autour de leurs mains et poignets, à l’instar des guerriers d’antan. Cependant, afin de réduire les blessures et l’aspect brutal de cet art martial, les combattants sont encouragés à les remplacer par des gants de boxe. Le port d’un Krama avec le drapeau national sur la tête met en avant l’identité culturelle et la fierté nationale, tandis qu’un autre Krama enroulé autour de la taille marque le niveau de maîtrise des combattants.