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L’histoire des Khmers Rouges




Les Khmers rouges, un parti communiste cambodgien, ont pris le pouvoir en 1975 à la suite de la chute de la République du Cambodge dirigée par le dictateur Lon Nol. Sous la direction de leur chef Pol Pot, ils ont établi un régime totalitaire et ont éliminé systématiquement toute opposition. En utilisant les bombardements américains sur les grandes villes comme prétexte, ils ont déplacé de force la population urbaine vers les zones rurales afin de les contrôler plus efficacement. Le Cambodge est devenu un vaste camp de travail forcé, isolé du reste du monde. Les atrocités commises par les Khmers rouges ont entraîné la mort de plus de deux millions de personnes, faisant du régime l’un des plus meurtriers de l’histoire moderne.

Le terme Khmers rouges désigne communément le parti communiste cambodgien

L’origine des Khmers rouges

Le parti communiste cambodgien, aussi appelé Angkar Loeu ou Khmers rouges, a vu le jour dans les années cinquante. Pendant des années, il a eu une influence limitée. Aux élections de 1955, il n’a recueilli que 4% des voix.

En 1958, le parti a été interdit. Pourtant, il a continué à opérer en secret. Vers 1961, Saloth Sar, plus connu sous le pseudonyme de Pol Pot, a réorganisé le parti. Le prince Sihanouk les a qualifiés de « Khmers rouges« .

En 1962, ils ont tenté de prendre le pouvoir mais ont échoué. En 1966, un soulèvement paysan à Samlaut, province de Battambang, a été sévèrement réprimé par le général Lon Nol, Premier ministre de l’époque. Après cette répression, les dirigeants de la gauche légale ont rejoint le parti communiste. Ces nouveaux membres, dont Khieu Samphan, Hou Yuon et Hu Nim, ont augmenté les effectifs du parti. Le parti ne comptait alors qu’un millier de membres. Ils ont su tirer parti de la guerre du Vietnam.

Saloth Sar et ses proches ont pris le contrôle du parti communiste cambodgien à partir de 1964. Le parti était alors connu sous le nom de Parti ouvrier du Kampuchéa. Ces leaders, dont plusieurs étaient d’anciens membres du Cercle marxiste parisien, savaient que le parti avait peu de poids politique à cause de sa clandestinité et de son illégalité au Cambodge. Pour renforcer leur position, ils ont décidé de s’exiler dans les zones rurales et de chercher des alliés internationaux.

Les Khmers rouges ont diffusé sur le terrain une idéologie révolutionnaire, identitaire et anti-capitaliste. Ils ont appris à gérer la population en renforçant les aspects sécuritaires et répressifs, qui allaient devenir des piliers de leur futur gouvernement.

Évolution politique des Khmers Rouges et relations régionales

Pendant leur exil rural à partir de 1963, les dirigeants khmers rouges se sont installés dans des zones du pays contestées par les Vietnamiens, mais leur objectif était de se détacher de leur influence. Saloth Sâr, futur Pol Pot, considérait les Vietnamiens comme étant à terme pro-Sihanouk. Durant cette période, le secrétaire général du parti et le comité directoire se sont réunis pour définir une ligne de conduite soutenant « toutes les formes de lutte » contre le gouvernement du chef de l’État cambodgien.

Après avoir établi leur base à Hanoï entre avril 1965 et février 1966, Pol Pot a senti que les Vietnamiens étaient hésitants à s’engager pleinement en sa faveur. Il a donc décidé de se rapprocher de la Chine maoïste, qu’il considérait plus proche de ses convictions. À ce moment-là, le Parti ouvrier du Kampuchéa a été secrètement rebaptisé Parti communiste du Kampuchéa (PCK). Cette dégradation de l’estime envers les Vietnamiens et le changement de nom sont restés confidentiels au sein du parti. Seul le Centre, le noyau dirigeant khmer rouge, était au courant de ces décisions. Bien que de nombreux Cambodgiens soient conscients de l’existence d’une mouvance communiste dans le pays, ceux qui connaissent en détail sa structure et son organigramme sont rares.

Escalade de La lutte armée des Khmers Rouges

Un événement crucial renforce cette approche secrète et confirme qu’il s’agit d’une véritable stratégie. Norodom Sihanouk, qui remet en question son gouvernement, menace ses ministres de gauche, Khieu Samphân, Hou Yuon et Hu Nim, de les convoquer devant les tribunaux militaires. Le trio s’échappe de la capitale en 1967 et rejoint certaines bases du PCK, en particulier dans les Cardamomes.

Plusieurs médias spéculent alors sur leur exécution par les partisans de Sihanouk, suscitant un sentiment d’injustice parmi de nombreux jeunes militants. Des manifestations en hommage à ces « martyrs » se déroulent à Kampong Cham et Kandal. Le PCK révèle publiquement l’appartenance des dirigeants. Ils sont présentés comme « les trois fantômes », les nouveaux leaders du mouvement. Cette présentation vise à renforcer leur légitimité. Cependant, le véritable pouvoir reste entre les mains de Saloth Sâr, Nuon Chea et Son Sen. À cette époque, ils promeuvent exclusivement le terme d’Angkar, l’organisation, au sein du PCK.

En janvier 1968, le parti communiste entame une lutte armée dans les montagnes des Cardamomes, mais elle rencontre peu de succès.

Prise de pouvoir en 1975

Saloth Sâr se prépare à agir sur le terrain à partir de ce moment. Les premières insurrections des Khmers rouges commencent en janvier 1968. Environ 10 000 villageois cambodgiens les rejoignent. Des guérillas se forment dans tout le pays, de Kampot à Anlong Veng, du sud-ouest au nord. Les Khmers rouges deviennent ainsi des insurgés.

Cependant, le noyau dur a besoin de s’étendre pour contrôler plus de régions. À la fin de l’année, on recense des insurgés dans 12 des 19 provinces cambodgiennes. Ta Mok se voit attribuer la région du sud-ouest, et So Phim la zone est. Lon Nol, nouveau Premier ministre de Norodom Sihanouk, confronte ces deux chefs militaires à sa politique de la terre brûlée. Ces destructions isolent complètement certaines régions contestées par les Khmers rouges. Il faut parfois des semaines ou des mois pour recevoir le moindre ravitaillement. Les ressources limitées sont un défi constant. Mais en coulisse, le haut commandement du parti planifie méticuleusement son action.

Le coup d’État pro-américain de Lon Nol en 1970 incite le prince Norodom Sihanouk à créer le Front uni national du Kampuchéa (FUNK). Hanoï apporte son soutien et parvient à rallier les Khmers rouges au FUNK. L’appel à la résistance du prince Sihanouk, lancé depuis Pékin le 23 mars 1970, entraîne l’adhésion de la paysannerie au FUNK. Les Khmers rouges, qui ne comptent alors que 3 000 combattants, lancent un recrutement massif. Ils parviennent à contrôler les zones rurales. L’intervention américaine en avril 1970 ne modifie pas la situation. Le 17 avril 1975, Phnom Penh, assiégée depuis des mois par les paysans khmers rouges, tombe.

Le régime des Khmers rouges : une période sombre de l’histoire cambodgienne

Les Khmers rouges s’identifient au « Maoïsme créatif ». Ils mettent en place un système socio-économique fondé sur l’autarcie et la militarisation des communautés. Les élections sont largement truquées. Elles sont réservées aux paysans et aux membres du Parti. Le pouvoir est en réalité concentré entre les mains de l’Angkar. Ce conseil révolutionnaire est dirigé par Pol Pot.

L’Angkar révèle rapidement sa véritable nature. Il ordonne l’exécution de l’élite intellectuelle du pays. Cela inclut les professions libérales, les universitaires et les militaires. Ils entreprennent ensuite une collectivisation effrénée de la production agricole. En tant que représentants d’une organisation communiste paysanne, ils décident de vider les villes. Leur objectif est de ruraliser le Cambodge. Ils détruisent l’industrie, les villes et les infrastructures. Ils font cela au nom de la construction d’une nouvelle société. Dans cette société, chaque individu serait entièrement dévoué à la collectivité. Ils abolissent la monnaie, séparent les familles et obligent les individus à travailler intensivement dans des coopératives agricoles.

Le génocide

Enfant devant les dépouilles de personnes tués par les Khmers Rouges

La politique totalitaire de terreur des Khmers rouges crée des conséquences dévastatrices. Des déportations massives, le travail forcé, la malnutrition et la répression entraînent la mort de plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions de personnes. Cette politique génocidaire vise principalement les populations urbaines et les élites. Ses atrocités se révèlent au grand jour après l’intervention vietnamienne.

La déclaration de guerre des Khmers rouges contre la minorité vietnamienne au Cambodge précipite leur chute. Cela conduit à l’invasion du Cambodge par l’armée vietnamienne en décembre 1978. Le Vietnam décide de résoudre le problème par la force. En trois semaines de campagnes, il chasse les Khmers rouges de leurs bastions de guérilla habituels dans les monts des Cardamomes et la chaîne des Dangrek, à la frontière.

Chute et Procès des Khmers rouges : Justice pour les crimes commis

Dignitaires des Khmers Rouges jugés pour genocide

Pol Pot et ses compagnons, à la tête des Khmers rouges, mènent une guérilla sans espoir après leur renversement en janvier 1979. Ils continuent jusqu’à la fin des années 90. Les forces gouvernementales les harcèlent. Ils n’arrivent pas à former un front uni avec les partisans de Norodom Sihanouk après le coup d’État de Hun Sen en juillet 1997. Les défections se multiplient chez les Khmers rouges. Pol Pot meurt en avril 1998, peu de temps après. Les Khmers rouges perdent alors la plupart de leurs forces et le contrôle de la zone frontalière d’Anlong Veng. Ce revers sans précédent anéantit tout espoir de jouer à nouveau un rôle politique majeur au Cambodge, au moins dans un avenir proche.

Près de trente ans après les événements, un tribunal extraordinaire ouvre à Phnom Penh. Composé de juges cambodgiens et internationaux, il juge les principaux responsables encore vivants des crimes commis entre 1975 et 1979 par le régime des Khmers rouges. Ce régime a causé la mort de deux millions de personnes. Kang Kek (dit « Douch« ), l’ancien directeur du centre de sécurité S-21, Nuon Chea, l’ancien commissaire politique de l’armée, Khieu Samphan, l’ancien chef de l’État, Ieng Sary, l’ancien chef de la diplomatie, et son épouse Ieng Thirith, l’ancienne ministre, font l’objet d’inculpations pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.