Au Cambodge, le krama est bien plus qu’un simple morceau de tissu. Il incarne l’identité culturelle et le patrimoine du peuple khmer. Porté par tous, hommes, femmes et enfants, le krama est un vêtement emblématique et polyvalent.
D’origine traditionnelle, le krama est un tissu en coton caractérisé par ses bandes de couleurs distinctes qui se rencontrent sur un arrière-plan de bandes blanches, créant ainsi un motif de damier. Les nuances les plus fréquentes incluent le bleu, le violet, le rouge, et parfois le vert. Habituellement, la taille du krama fluctue entre 40 et 70 cm de largeur et plus de 140 cm de longueur. Cependant, sa dimension peut varier, offrant la possibilité de l’utiliser comme sarong, écharpe pour bébé, baluchon, entre autres utilisations.
Le krama au Cambodge l’accessoire polyvalent et indispensable.
Le krama, accessoire indispensable cambodgien, est un vrai caméléon. Il protège du soleil, en tant qu’écharpe ou chapeau. Les Cambodgiens l’adorent, car il aide à éviter le bronzage. La priorité pour beaucoup d’entre eux, c’est de se couvrir.
Posé sur la tête et les épaules, le krama se fait abri. Il protège du vent les travailleurs dans les rizières. Ces derniers y trouvent un répit salutaire. Noué à la taille, il se métamorphose en sarong. Hommes et femmes le portent avec aisance.
Mais le krama a d’autres talents. Il fait office de tablier pour protéger un autre krama porté sur la peau. Il sert également à éponger la sueur des paysans épuisés en rentrant. Parfois, on l’utilise pour improviser un parasol. Ou bien pour faire un hamac entre deux arbres. Un moment de détente bien mérité s’offre alors.
Le krama est aussi un témoin de l’histoire. Son origine remonte au XIIIe siècle. C’est ce qu’atteste le rapport de l’ambassadeur Chou Ta-Kuan, envoyé de l’empereur Ming Yongle. Ce dernier décrit les habitants d’Angkor portant ce vêtement.
Malgré les troubles politiques et les influences étrangères, le krama a survécu. Les femmes cambodgiennes ont conservé leur art du tissage. Même à l’époque coloniale, sous le protectorat français, elles ont continué à tisser le krama.
Le krama cambodgien : un symbole culturel d’unité et de résilience
Le krama est plus qu’un accessoire. C’est un symbole central de la culture cambodgienne. Il incarne la résilience du peuple khmer et son attachement à ses traditions. Le krama est également un reflet de l’économie du pays. En effet, l’agriculture et l’industrie textile y ont un rôle majeur.
La province de Kampong Cham est le cœur de la production des kramas en coton. Tandis que la province de Takéo, proche de la capitale Phnom Penh, récolte et tisse la soie pour les kramas de luxe.
Le krama est un trésor national du Cambodge. Il symbolise l’identité culturelle et démontre le savoir-faire traditionnel des tisserandes khmères. Sa polyvalence et légèreté, son prix abordable, et sa signification culturelle font de lui un élément indispensable de la vie quotidienne cambodgienne.
Le krama transcende la simple définition d’un vêtement. Il incarne la résilience des Cambodgiens, leur adaptabilité et leur créativité. Il porte en lui l’histoire et les traditions du pays.